Willing Suspension of Disbelief
Vue d’exposition Mascara.des, Fondation du doute, Blois.
Installation, bois, stratifié, miroirs, néons, kitcheries. 2025.
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L’œuvre d’Aurore-Caroline
Marty ne cesse de se jouer des
codes et des clichés de la culture
de masse et de la société du
divertissement. Elle multiplie
souvent les références à des
récits populaires telles que
les contes et les mythes, mais
aussi les séries télévisuelles ou
encore le cinéma. Par un travail
autour du décor, elle traite plus
particulièrement des glissements
entre les formes traditionnelles
de récit et l’industrie culturelle,
et de la manière avec laquelle
celle-ci se réapproprie les
premiers pour livrer, à l’instar des Studio Disney, une version glossy et glacée d’histoires pourtant polysémiques aux fondements anthropologiques.
Dans cette installation, l’artiste
fait explicitement référence
à Cendrillon, conte qui a pris
différentes formes selon les
contrées et les époques, et
qui raconte la métamorphose
d’une jeune fille passant de la
«cendre» et la misère au faste et
à l’opulence. Disney popularisera la version réécrite par Charles Perrault avec son dessin animé sorti en 1950. Mais l’œuvre évoque aussi, de manière plus sous-jacente, d’autres contes portés à l’écran, tels que Blanche- Neige ou encore La Belle et la Bête.
Gilles Rion, commissaire de l’exposition
Entre vision fantasmée et
mauvais rêve, féerie et épouvante, je construis un décorum emprunt de références aux contes de fées
dans une trouble lecture.
De la loge à la salle de bal,
de la transformation à la
représentation, les temporalités
s’entremêlent entre les récits
sombres de Perrault ou Basile, l’édulcoré Disney, et l’attraction-
répulsion récurrente chez l’artiste.
La pantoufle de verre, symbole
magique de la transformation et
du transfuge de classe apparaît
délitée, tout comme le reste de la scène figée et abandonnée à ceux qui se révéleront sans masque devant le miroir.
Aurore-Caroline Marty