Boys Band
Boys Band
Série. Tirages photographiques sur double plexiglas dans caisson lumineux. 60 x 80cm, 50 x 60cm
Exposition du 31 janvier au 16 février 2020, Boutique des Bains du Nord, FRAC Bourgogne, Dijon.
Exposition précédée d’une résidence STOREFRONT de 4 semaines à la Boutique des Bains du Nord.
Tirages photographiques sur plexiglas dans caisson lumineux. 60 x 80cm, 50 x 60cm.
Décorum.
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Boys Band : produits de divertissement. Fabriqués. Assemblés. Corps athlétiques, esthétiques. Sexy pantins de la parade du faux. Du show.
Boys Band rappelle l’âge d’or de la télévision, déchue. Celle du fantasme. Celle du rêve. Celle de l’onirisme sous poudre. Ile paradisiaque ou radeau à la dérive ? Endroit et envers. Recto et verso. Aurore-Caroline Marty crée des duos, des duels, des dualités. Dualité, c’est à dire qui est double en soi. Tout fait corps et tout diffère. Système binaire. L’ostentatoire et le modeste. La grandeur et la futilité. Le faux luxe et le vrai kitch. Papiers glacés et cartons-pâtes. Muscles et pacotilles. Colosses aux pieds d’argile.
Boys Band se regarde des deux côtés du miroir. Et c’est bien du regard, de ce qui est à voir, dont il s’agit. Ce qui est réellement visible dans la matière, mais aussi les images construites par les codes et les récits. Emprunts de mythologie, deux tableaux. Deux décorums. Et leurs photographies respectives. Des mises en scène qui accueillent des combattants impressionnants de virilité sous leur masque et leur costume. Les hommes deviennent matière. Les membres s’ancrent au sol. Les bustes deviennent architecture. Fusion avec le décor. Tout est solide.
A cet instant même, l’espace scénique est devenu photographie. Moment saisi. Moment de l’apogée. Moment du spectacle. Capture instantanée de la lumière sur Plexiglas, modelée par un processus de décalage créant la 3D. Echappant à la 2D.
Le décor quand à lui reste et survit à l’instant. Tel un vestige, il est à la fois le positif et le négatif de la démonstration. De la mise en scène, où se réinvente le mythe antique à la façon d’un divertissement moderne. Au détour d’une cloison, tout est plus fragile. Tout est plus dérisoire. Les belles matières se jouent de nous. S’effacent tels des mirages et se retrouvent sur des détails plus factuels.
Volte-face des raisons d’être. Aurore-Caroline Marty détourne les objets et leur sens. Rebat les cartes. Au fil de ses créations, les éléments se réinventent. Les sculptures antérieures réapparaissent. Les feuillages céramiques Fallopia. Le coquillage néon Calypso. Les balustrades Bumble Boogie. Et au milieu, ce sont les objets chinés, ça et là : plantes d’aquarium, nuages- bibelots. Tout est sculpture. Tout est cycle. Module. Sculpture. Kitschothèque. Aurore-Caroline Marty introduit le dépassé, le « de mauvais goût » ce jugement de valeur si subjectif, et le fait rentrer dans le mythe. Du rien surgit le grand. Du haut arrive la chute.
Juliette Durand
Exposition solo du 12 juillet au 11 août 2019,
La chapelle Ste Marie, sur une invitation du
GAC, Annonay.
Exposition précédée d’une résidence de production
de 2 mois à Moly-Sabata
Il était une fois Aurore-Caroline Marty. L’artiste fascine
par un travail de sculpture basé sur l’émerveillement,
le sien autant que celui qu’elle provoque. Ses œuvres
exercent un charme. Et l’enchantement comme le rappelle son étymologie vocale, s’opère par la
mélopée de formules magiques. Du psaume au jingle,
un prosélytisme se glisse par le tympan. Voici venu le temps pour l’artiste habituée des dispositions contemplatives, de sonoriser sa production.
Mauve intense, saumon Aldi, bordeaux,
bleu nuit Ardèche, violet opéra.
Décor. Boîte dans la boîte, il a été conçu comme un manège, bien qu’inversé car c’est nous qui tournons autour. Ses pans aux qualités architecturales
flagrantes, invitent à la rotation, à la révolution,
le prochain appelant toujours le suivant en une ronde frénétique. Cette cour des miracles diffracte les perspectives, agissant en kaléidoscope. Le castelet est
une stratégie permettant la prodigieuse apparition de marionnettes. Il est construit ici grandeur nature,
et affiche fièrement ses camaïeux.
Prune, lavande synthétique, vieux rose, bleu-violet,
melon.
Lumière. Une enseigne électrique signale l’immense lanterne magique. Et si l’artiste glane avec délectation
une foule de pacotilles afin d’enrichir son
exponentielle kitschotèque, elle tient aussi à s’accorder
les joies de l’artisanat en se formant à tout un éventail
de
savoir-faire. Ainsi par ses propres mains, un vitrail
colorera le sanctuaire. De la pierre a été taillée.
Des éléments de céramique émaillée par nucléation,
ont chacun été ouvragé dans son atelier. Et des
fragments de balustrade en terre tournée, dessinent
une arène disco.
Cuivre, gris égayé, vert pastel, champagne,
papier-toilette-de-mauvaise-qualité.
Costume. Le travail du vêtement se développe selon
des accoutrements au nombre de trois, comme autant
de mousquetaires, de marraines, d’ours, de mages ou
de hyènes qui donnent vie à la disposition. Chaque personnage est une sculpture, qui s’allume et qui
s’éteint. Ensemble, ils forment une trinité élémentaire,
un panthéon qui accorde l’Air, la Terre et la Mer. Ces
tenues ont été réalisées intuitivement, sans autre détermination qu’une mue plastique à revêtir.
Violet-gris, cascade, prairie de printemps, parme bleuté,
or.
Danse. Des acrobates en combinaison entrent et
sortent. Le trio sera seul à connaître les coulisses du
théâtre, à en traverser les parois. D’obédience plutôt
hip-hop, ils incarnent une cité de monuments
athlétiques. Une genre de cercle, une sorte de cirque,
dont ils sont les monstres. Le safari de Peaugres n’est
pas loin. Une chorégraphie de zoo semble guider les
pas des danseurs. Ils sont des héros flippants,
combattant par leurs mouvements une certaine
justice du goût.
Tiffany lilas, violine, cobalt, olive, suie pailletée.
Musique. Une ritournelle nous hante. La partition est chamboulée chaque demi-heure par un refrain de
flipper. Les mots sont transformés en sons. Les sirènes
et les crapauds aussi. Différentes rumeurs viennent compléter la mise en espace globale, en déroulant un long couloir. L’ensemble demeure déambulatoire, forcément cinématographique. Les rengaines jouent
de fréquences enivrantes. L’hymne caresse les surface
comme les ombres dans une caverne, pour habiller ce spectacle sophistiqué et primitif.
Lie de vin, chair, lavandin, jaune poussin,
cette-espèce-de-rose-nacré
Mûri durant deux mois d’ermitage au bord d’un fleuve, celui-ci va éclore dans une chapelle conventuelle aux confins du Vivarais. Le riche décorum intérieur de
l’édifice reflète la générosité des dots successives de
religieuses souvent héritières, qui rejoignirent la congrégation. Ainsi les fastes d’un tel écrin
conditionnent à merveille le nouveau paysage de
formes concocté par notre hôte.
Une cérémonie l’ouvre. Les protagonistes sont
masqués. La musique résonne. Pour que continue à se
propager, le pouvoir de la fantaisie.
Joël Riff.
60 x 160cm.
céramique émaillée, treillis, 2019.
Série photgraphique.
21 x 30cm, tirage sur technique mixte, 2019.
230 x 110 x 100cm.
Bois, linoléum, acrylique, mannequins, accessoire de décoration, 2019.
80cm de hauteur x 120cm de diamètre.
Terre cuite, loupiote colorée, 2019.
60cm de diamètre.
Vitrail, structure métal, 2019.
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